Fils de maraîcher nantais, René-Jean Guillard, créateur de LLDC ALGAE, a vécu 20 ans en Chine.

En 2008, l’Oréal demande à l’une de ses entreprises chinoises de remplacer l’huile de palme dans les cosmétiques. La chlorelle s’impose d’elle-même.

L’idée vient alors de trouver une région dans le monde pour développer le concept Algae, région capable à la fois d’approvisionner l’unité de méthanisation génératrice d’énergie et de représenter un bassin de consommation. C’est le centre Bretagne, plus précisément le pays de Loudéac qui est choisi sans a priori sur la mauvaise image des algues considérées comme une pollution en Bretagne !

Point de génie sans un grain de folie !

LLDC ALGAE a construit un cercle vertueux de production de chlorelle duquel il ne ressort aucun déchet, tout est utilisé et réutilisé. Cette installation ne s’est pas faite sans mal, et encore aujourd’hui, René-Jean Guillard subit la pression des bien-pensants, des anti-tous, des obligations administratives qui entretiennent dogmatismes et oppositions, au nom du respect de la planète (qui passe étrangement par la protection de leur pré carré).

Pourquoi la chlorelle ?

Les micro algues sont les organismes vivants les plus étudiés au monde depuis 50 ans. Elles se développent par le phénomène de photosynthèse.

La chlorelle (chlorella vulgaris qui est la plus petite d’entre elles) est une micro algue d’eau douce, riche en pigments photosynthétiques, ayant des effets bénéfiques sur la santé. Dans les pays asiatiques, elle fait partie de l’alimentation au quotidien grâce à ses apports en protéines, en acides gras essentiels, en oligo-éléments,en oméga 3, en vitamine B12…

La chlorelle est un détoxifiant naturel qui permet aux organismes humains, animaux et végétaux de se débarrasser des dioxines et autres métaux lourds, de lutter contre les carences en éléments nutritionnels essentiels, de renforcer son auto-immunité, de faciliter la valorisation des aliments ; du côté des végétaux, elle développe leur capacité de photosynthèse.

La chlorelle potentialise naturellement l’alimentation et stimule l’immunité par le renforcement du microbiote.

Outre-Atlantique, la chlorelle est utilisée par exemple par la NASA pour enrichir l’alimentation des astronautes en mission. Une étude a aussi montré une réduction significative des émissions des gaz à effet de serre (GES) par les ruminants ingérant la chlorelle par l’alimentation et/ou l’eau de boisson.

Le concept Lldc Algae

Les effluents d’élevages à proximité sont hygiénisés puis digérés par le méthaniseur. La méthanisation donne :

–        De l’énergie (chaleur, biogaz, électricité) utilisée par le site, et dont le surplus est réinjecté dans le réseau

–        De l’eau épurée par les jacinthes d’eau et utilisée par les vers de terre et la culture de chlorelle

–        Du digestat (résidu solide) mélangé à des déchets verts et transformé par les vers de terre

o   Le percolat (résidu liquide issu de la lombriculture) est un engrais naturel puissant

o   En humus (résidu solide issu de la lombriculture) est épandu sur les sols au moment du semis

–        La multiplication de la chlorelle dans des tubes transparents utilise la chaleur et l’eau du méthaniseur, ainsi que les eaux de pluie épurées.

Le secret Lldc Algae

Chez LLDC ALGAE, la chlorelle est consommable fraîche et a donc une durée de conservation limitée (3 semaines) une fois sortie de son milieu de culture et analysée.

A chaque étape sort un produit naturel adapté au sol, à la plante, à l’animal, à l’humain.

Une opportunité pour l’élevage : les Bretons sauront-ils s’en saisir ?

La vision LLDC ALGAE repose sur une finalité agronomique de base : le retour du carbone au sol. Le sol, unique élément capable de capter et d’utiliser le CO2 dégagé par l’activité humaine. Le sol, l’outil premier de l’Agriculture à des fins alimentaires pour lequel l’élevage se révèle bénéfique et la chimie pas si indispensable…

Les sols sont les meilleurs capteurs de carbone, naturels de surcroît, à condition de fournir à la plante un milieu favorable à la photosynthèse et donc à son développement. Une plante bien nourrie apporte l’essentiel à qui l’ingère, rendant les apports chimiques superflus.

S’extirper de la dépendance envers l’environnement économique qui étrangle les agricultrices et agriculteurs passe par les éléments que ces dernier(e)s maîtrisent. A l’image de la chlorelle, remettons l’agronomie et la biologie au cœur du métier pour des territoires vivants (sociétalement, environnementalement, économiquement). Quelques changements de pratiques sont à envisager à l’image de la chlorelle, ce n’est pas une révolution.

Il ne reste plus beaucoup de temps pour inverser la tendance climatique. Les esprits évoluent et les pratiques agricoles vertueuses gagnent du terrain. L’effet sera amplifié grâce à des citoyens tolérants, conscients de la contribution des agriculteurs à la transition écologique, et responsables dans leur acte d’achat.

Christine Lairy