11 Déc 2012 | Groupes de travail
Bretagne Prospective Groupe Tourisme
Quel tourisme durable pour la Bretagne ?
TOURISME DURABLE vs CLIMAT & ENVIRONNEMENT Eléments de réflexion prospective
Les enjeux du monde
Le monde se trouve confronté à des enjeux majeurs bien connus mais qu’on se doit de rappeler:
• Le réchauffement climatique, qui affecte l’ensemble de la planète et donc aussi la France et la Bretagne,
• L’effondrement de la biodiversité qui s’effectue à un rythme effarant
• La démographie qui conduit à une population de l’ordre de 9 à 10 milliards d’individus en 2050
• Un développement économique qui doit satisfaire les besoins des populations actuelles et à venir
• Une économie qu’il faut affranchir des énergies fossiles et conduire vers un modèle décarboné
• Enfin, une sécurité alimentaire à conforter alors que les évolutions climatiques impactent l’agriculture.
Dans ce paysage, sans doute bien connu des experts, mais mal appréhendé dans sa complexité et dans sa globalité, on peut considérer le changement climatique comme une contrainte majeure pour le long terme
• qui détermine les conditions de vie sur Terre (et même les formes de vie à venir)
• qui conditionne les ressources des territoires (eau, agriculture, alimentation…)
• et assez directement la plupart des activités humaines (villes, industries, transports…)
Ce constat conduit à l’idée d’une prospective sous contrainte principale, le climat, qui serait « en nappe » et systémique, planétaire et locale, et apte à conjuguer les différents temps, notamment le temps écologique.
En outre cette prospective doit être appliquée à la décision, et s’inscrire dans un nouveau modèle de gouvernance et de décision collective, car il s’agit de développer des compétences sociétales nouvelles pour faire face aux urgences, aux priorités multiples, aux impacts différés et de long terme, aux arbitrages complexes entre les multiples parties prenantes y compris les générations futures, sans parler de la nécessité de stratégies efficaces s’exerçant sur différents plans, à différents temps…
Principaux impacts des changements climatiques en cours et à venir
D’abord, sont attendues des modifications substantielles de la distribution des ressources en eau sur la planète avec des conditions de plus en plus contrastées, simultanément le déplacement des zones climatiques vers le nord et par conséquent des bouleversements pour les biotopes le tout s’accompagnant d’événements météorologiques violents (cyclones, inondations…).
Et le tourisme ?
Rappelons tout d’abord que le tourisme est la première «industrie» mondiale, qu’il est à la fois une cause et un fruit de la mondialisation, qu’il constitue déjà une activité essentielle pour bon nombre de régions du monde et qu’il est perçu par d’autres comme une voie privilégiée pour accéder au développement.
Par ailleurs, on sait la place de la France dans le tourisme international, on sait aussi l’importance du tourisme dans l’économie bretonne. Le tourisme sera un atout pour notre région, confrontée comme bien d’autres au déclin des activités industrielles et à la délocalisation. Or, le tourisme est une activité qui se nourrit aux deux mamelles du territoire que sont la culture et la nature. Du fait de la croissance démographique et du développement des pays émergents, l’accès au tourisme des classes moyennes de ces pays, d’une part, et l’attractivité persistante de l’Europe et de la France, d’autre part, font que les déplacements et l’activité touristiques connaîtront une croissance soutenue.
Bretagne Prospective Groupe Tourisme
Une réflexion prospective pour un tourisme durable en Bretagne doit donc s’inscrire dans ce paysage global et de long terme, sans pour autant négliger les paramètres propres de notre région. Outre ces données globales, bien d’autres questionnements et investigations sont à conduire pour éclairer ce que pourrait être une politique régionale du tourisme, notamment
– la capacité des institutions et des acteurs publics ou privés concernés à mettre en oeuvre un processus véritablement collectif d’analyse des enjeux, des forces et faiblesses, des opportunités et des menaces, afin de co-construire une stratégie partagée et appropriée
– la capacité des autres acteurs, notamment économiques et culturels, à prendre en considération le tourisme et à l’intégrer dans leurs propres réflexions
– l’aptitude de la Bretagne à défendre et cultiver ses paysages, son environnement, sa culture, sa musique qui contribuent fortement à son identité et à sa singularité
– Dans le contexte qui vient d’être décrit, deux questionnements se présentent sans pour autant en occulter d’autres davantage marqués par des préoccupations propres aux métiers du tourisme et au cadre d’action régional:
1/ Comment faire du tourisme une activité soutenable et respectueuse de l’environnement ?
Il s’agit de limiter l’impact du tourisme sur le climat et réciproquement et aussi de réduire l’empreinte écologique et énergétique du tourisme: – minimiser les consommations d’eau, d’énergie, d’espace – minimiser la production de déchets, les pollutions, les dégradations multiples – valoriser les patrimoines naturel et culturel, les paysages, les sites, les villes …
2/ Comment faire du tourisme un levier majeur du Développement durable ?
Il s’agit de partager équitablement les ressources entre les acteurs du tourisme et les autres acteurs du territoire, de limiter l’empreinte écologique et sociale d’un tourisme de masse et de favoriser un tourisme responsable, vecteur de développement et de dynamisme pour les territoires: – reconnaître le tourisme comme une activité essentielle pour l’avenir de la région – renforcer les synergies entre les acteurs du tourisme et assurer la prospérité des populations locales – promouvoir une offre touristique « durable » notamment via l’Internet – veiller à la qualité des emplois du tourisme et à la qualité des professionnels et des auxiliaires – rendre le tourisme accessible à tous (handicap, tourisme social…)
Un premier axe de réflexion pour le groupe sera d’analyser les interactions entre les activités touristiques et les données du territoire autant en termes d’opportunités que de risques.
Un autre axe se dessine au niveau du jeu des acteurs privés et publics avec en toile de fond la co-construction d’une stratégie partagée pour un tourisme durable privilégiant une approche systémique.
Le groupe de travail pourra puiser dans les productions de l’Organisation mondiale du tourisme, celles du ministère, et plus près de nous dans les documents émanant du Comité régional du tourisme et des différents Comités départementaux sans oublier d’aller s’enrichir auprès d’autres territoires en France et en Europe.
On peut donc identifier trois phases : – d’abord l’analyse – ensuite la recherche d’une stratégie collective – enfin une proposition pour mettre en oeuvre, pour mobiliser les acteurs et développer des compétences collectives nécessaires. L’ambition est d’offrir un cadre de réflexion libre et ouvert, s’appuyant sur les données déjà recueillies et mises en forme par les acteurs compétents, permettant une approche renouvelée à la fois par le souci de prospective et celui du Développement durable.
11 Déc 2012 | Groupes de travail
Développement régional durable et mobilité :
Comment redonner plus de pouvoir aux citoyens dans une mobilité en mutation ?
Contexte
Se poser pour progresser ?
Il y a dans cet oxymore nous semble-t-il l’essence de la problématique de la mobilité. Il n’est ni question de ralentir, de retour en arrière à peine un regard dans le rétro, bref il n’est pas question de refuser cette idée du progrès si ce n’est pas n’importe lequel.
Le modèle actuel de fonctionnement de notre société s’appuie sur un système de mobilité basé sur l’usage de la voiture individuelle pour les personnes et le recours aux camions pour une grande partie du fret international. Cette approche de la mobilité contribue à la fois l’organisation de notre production, de notre consommation et de l’aménagement de notre territoire.
Plusieurs tendances d’évolutions lourdes conduisent à poser la question de l’avenir de ce modèle :
* Le vieillissement de la population qui rend l’exercice de la conduite plus difficile, obligeant certains à renoncer à l’usage de la voiture,
* Le développement des technologies de l’information et de la communication qui représentent souvent des coûts supplémentaires pour les foyers (équipements, abonnements) mais offre aussi de nouvelles opportunités d’organisation de la mobilité(covoiturage, courses sur internet…)
* Les prévisions concernant l’augmentation des prix de l’énergie et les problématiques environnementales amènent un certain nombre d’acteurs à poser la question des alternatives à l’usage individuel de la voiture et plus généralement à poser la question du coût de nos déplacements (personnes, fret,…), de la vitesse de ces déplacements et de ses effets induits,…
La remise en cause de ce modèle de mobilité n’est-elle pas avant tout :
1- une question d’urgence économique (défendre le revenu disponible des ménages en leur permettant de ne plus dépenser autant aujourd’hui et très certainement beaucoup plus demain mais également la trésorerie des acteurs économiques.
2- Une question d’urgence énergétique et environnementale (la substitution des énergies fossiles par d’autres énergies et très certainement la recherche de solutions permettant de consommer moins d’énergie quelle qu’en soit l’origine est déjà posée). Le scénario de repli envisagé avec la voiture électrique pourrait bien conduire aux mêmes impasses s’il ne s’accompagne pas d’une révision de notre relation à la voiture (partage, multi modalité, réorganisation des besoins de déplacements,..). Dans le prolongement de cette idée, le scénario qui reposerait sur un véhicule électrique ne fera pas l’économie de réflexions transverses portant sur les questions essentielles du stockage de l’énergie, de la production d’énergie renouvelables.
3- Une question « d’urgence industrielle » (Gabriel Colletis) ; permettre à des filières françaises, bretonnes, européennes de répondre aux demandes de mobilité à venir, tant du point de vue de la production de biens et de services que de biens industriels. La dimension vertueuse d’une démarche qui aurait réussi à engendrer un changement de comportement sur les usages de nos moyens de déplacements pourrait bien conduire à un naufrage industriel. Les vertus d’un territoire ne produiraient-elles pas un effet d’aubaine pour d’autres,…
4- Une question d’urgence financière ; réorienter au profit du territoire des flux financiers ainsi dégagés qui échappent au territoire, sous peine qu’ils soient désintermédiés au même titre que leurs acteurs socio économiques. Plus généralement, la question de la mobilité reposera vraisemblablement sur la maîtrise des nouveaux moyens de paiement par des acteurs territoriaux permettant l’inter opérabilité entre plusieurs opérateurs agrégés autour de l’opérateur transport, permettant l’inter modalité des moyens de déplacements et adossés à des systèmes de géolocalisation et des plateformes d’informations en temps réel. Les questions qui lient intimement celles de l’inter opérabilité et celles de l’inter modalité devraient conduire les opérateurs publics, du tourisme, du transport, des acteurs économiques (commerces, services), des représentants des usagers, des banques à revoir leurs modes d’intervention pour s’engager sur des coopérations transverses conduisant inévitablement à revoir les modèles économiques de partage de la valeur correspondant à leur rémunération sur les services distribués. L’enjeu est de taille : maintenir et réorienter sur leurs territoires les flux financiers qui pourraient leur échapper au profit d’autres intervenants (opérateurs de l’internet mobile, des réseaux sociaux), mais également garantir la maîtrise des données personnelles par les usagers eux mêmes (une éthique des usages). Les questions sur le partage de la valeur au profit d’acteurs locaux sont essentielles. L’attractivité d’un tel territoire pour des activités touristiques ne serait pas négligeable. Enfin, dans un contexte de diminution des finances publiques et compte-tenu de l’importance de la mobilité pour le fonctionnement de notre société
(flux de personnes et de marchandises), certains acteurs se lancent déjà dans une réflexion globale sur leurs organisations afin d’anticiper les évolutions qu’elles pressentent en mutualisant leurs connaissances et leurs initiatives. (BMA par exemple).
5- Une question d’urgence sociétale et solidaire, d’aménagement du territoire et de logistique : permettre à tous de se déplacer pour travailler, ou pour tout autre motif dans la perspective de faire société sous peine de voir naître des usagers pétrifiés devant leurs écrans tels de nouveaux errants immobiles rivés devant les images, mirages de mondes suspendus aux limbes d’horizons cathodiques inaccessibles. L’inter modalité ne devrait elle pas rechercher également le respect de cette liberté de déplacement en imaginant un maillage et l’irrigation du territoire de moyens multimodaux. Si tel est le cas cette question reposera des questions inhérentes aux choix d’aménagements, débouchant qui sait sur des partages d’espaces fonciers permettant d’organiser ce maillage sans augmenter l’artificialisation des espaces. Par ailleurs, la réforme territoriale, en redessinant les territoires, en redistribuant certaines compétences, conduit de nouveaux acteurs publics à se pencher sur cette question des mobilités. Elle conduit également de nouveaux acteurs privés à s’y intéresser préfigurant «l’émergence de ces tiers espaces et autres lieux signes avant coureurs de la construction de ce nouveau pacte spatial » (Jean Ollivro).
Compte-tenu de l’urgence, il est utile de faire le point des différentes initiatives conduites en Bretagne et de les partager pour en dégager les meilleures synergies et proposer un plan d’action global à l’ensemble des acteurs du secteur.
En effet, l’avenir de notre territoire ne dépend-il pas de notre capacité à maîtriser les enjeux inhérents au choix de développement spatial, à l’organisation de nouveaux systèmes de mobilité, à la maîtrise de la transition énergétique, à envisager de nouveaux modèles de développement tout simplement ?
Les structures territoriales bretonnes et leurs usagers ainsi que les modes de mobilité actuels marqués par l’utilisation des énergies fossiles et de la voiture appartiendront-ils vraiment complètement bientôt au passé ? L’accélération des cycles de crises énergétiques et leur amplitude croissante peut-il laisser la place au doute quant à la nécessité de changer ? Combien de temps encore un nombre croissant de nos concitoyens habitant des périphéries urbaines pourront-ils accepter de consacrer la quasi totalité de leurs revenus aux dépenses contraintes dont l’énergie et parmi elle celle consacrée à leurs déplacements pour gagner le fruit de leur travail. Comment les séniors habitant ces périphéries vont-ils s’organiser pour continuer à vivre dans ces territoires alors que l’usage de la voiture leur devient de plus en plus difficile ? « Ce qui devait être le sésame de mon autonomie, le signe de mon ascension, m’asservit un peu plus chaque jour. »
Aménager les territoires en ce début de siècle ne signifie-t-il pas accepter aussi de nouvelles manières d’envisager puis d’organiser la mobilité. Assiste-t-on déjà à une recomposition des modes et pratiques des déplacements autour de
nouveaux paradigmes ? Que peut bien signifier aménager durablement le territoire en Bretagne ? Concevoir une approche globale des mobilités, des cadres bâtis, de l’implantation des activités, nouveaux et existants dans une vision transverse :
* reconvertir l’offre et la demande énergétique aux ressources renouvelables,
* maîtriser nos consommations, notre empreinte environnementale, adapter nos usages,
* développer les usages des TIC dans la perspective de modèles de mobilité fluides, économes et répondant à la demande de liberté dans les déplacements.
* innover pour inventer de nouveaux modèles économiques plus coopératifs et tout aussi productifs, sans renoncer aux exigences d’esthétique ou de confort,
* mieux qualifier les espaces en devenir,…
États des lieux des réflexions conduites en Bretagne
Les groupes de réflexions sur le thème de la mobilité et des transports sont orientés autour de deux problématiques :
* l’une orienté vers la problématique de la mutation industrielle du secteur de l’automobile, secteur industriel qui constitue l’un des fondements du dynamisme économique breton, en particulier en Ille et Vilaine (Rennes et Redon)
* l’autre traitant de la question de l’évolution de notre relation à la mobilité en général.
Ces deux axes de réflexions ont de nombreux domaines de convergence. En effet, compte-tenu de l’importance de l’automobile dans le développement industriel et économique de la Bretagne, la voiture reste aujourd’hui une solution que les acteurs souhaitent pouvoir faire évoluer et adapter à l’augmentation du coût de l’énergie. Bien adaptée à la forme d’habitat actuel et aux infrastructures, elle semble effectivement une nécessité au fonctionnement actuelle de la région.
Il faut cependant veiller à ce que ces deux réalités (organisation économique et organisation spatiale) ne brident pas les réflexions qui pourraient trouver de nouvelles alternatives à la mobilité.
En s’appuyant sur les différents scénarios d’évolution proposés dans « La Nouvellle Economie des Territoires » le travail du groupe « mobilité » pourrait s’attacher à proposer une vision prospective d’aménagement du territoire breton qui permettrait d’accompagner ces nouveaux modèles de mobilité.
11 Déc 2012 | Groupes de travail
Vers un aménagement des méritoires. Les enjeux de la mobilisation « citoyenne »
Plusieurs auteurs nous disent que la mer sera « l’horizon liquide » du XXIe siècle. Bien loin d’une vision envisageant l’océan de la mer passéiste (la mer c’est le tourisme, la pêche…), une approche plus complexe doit l’envisager aussi en tant qu’énergie, commerce, pont entre les peuples, lieu d’excursion et encore de ressources (« jardin » océanique), un écosystème qui joue un rôle essentiel pour piéger le CO2, un espace possible d’habitat marin ou sous-marin… Comment ces différents enjeux peuvent-ils se combiner ? Est-ce possible ?
L’axe de réflexion du groupe sera donc de réfléchir aux modalités de mise en œuvre d’un aménagement des « méritoires ». Quels sont les mille reflets de la mer ? Comment surtout envisager les différents composants pour progresser sur les voies d’un aménagement marin durable ?
Dans ce cadre, le groupe ne part pas de rien et différentes réflexions ont d’ores et déjà été élaborées par Bretagne Prospective, notamment dans le cadre du projet CAMIS développé par le Conseil général des Côtes d’Armor. De même, une veille stratégique territoriale consacrée aux enjeux maritimes du XXIe siècle avait été présentées à nos partenaires. Enfin, différents documents et travaux réalisés par le Conseil régional (la charte des espaces côtiers…), les Conseils généraux, le CESER (le rapport sur les énergies marines…) et de multiples analyses effectuées par le pôle de compétitivité mer sont également à croiser, rassembler, pour envisager un vrai regard prospectif.
La problématique essentielle sera donc d’analyser le développement marin par une approche systémique. Les trois tâches du groupe sont donc très claires.
Il s’agira tout d’abord d’enrichir l’étape 1 qui a permis d’individualiser les différents composants maritimes et de suivre leurs importances relatives en Bretagne. Globalement, l’étude résumée lors de la VST mer (cf notre site) avait établi un bilan plutôt maussade de l’interaction homme-mer en Bretagne. Cet état des lieux systémiques sera le point de départ des débats, à valider ou compléter.
A partir de ce diagnostic, le gros de l’étude portera sur la volonté d’inscrire une nouvelle combinatoire ; c’est-à-dire de repérer les leviers pour instruire dans les territoires bretons une nouvelle dynamique. Comment déplacer le système marin breton ? Comment, notamment, faire en sorte que la mer ne soit pas pour le citoyen breton (placé au cœur de l’analyse) un territoire essentiellement perçu de manière ludique ou comme un espace de loisir. De manière urgente, sur quels composants essentiels appuyer pour susciter une nouvelle systémogénèse ?
Enfin, l’enjeu des quatre réunions sera d’envisager avec les décideurs et responsables en charge de ces questions l’éventualité d’un champ d’applications, une forme d’opération pilote. En aucun cas, ce groupe ne sera maître d’œuvre. Son ambition unique est d’aider à la cohérence et au portage collectif des actions d’ores et déjà existantes.
11 Déc 2012 | Groupes de travail
Sur une planète finie soumise au stress démographique, le foncier est une ressource limitée, non-renouvelable, exposée aux pollutions et dégradations diverses, de plus en plus privatisée par des intérêts particuliers. Au cœur des stratégies régionales, nationales et internationales, sa protection, sa valorisation et son accessibilité constituent donc l’un des enjeux majeurs de nos sociétés.
Porteur de biodiversité et de services écosystémiques, le foncier assure aussi une mission essentielle de protection des espaces naturels. Lois, démarches contractuelles, outils de maîtrise foncière, chartes de territoire, servitudes environnementales visent à assurer un développement durable des territoires. Néanmoins, les pressions économiques (productivité), sociales (migrations) et environnementales (climat) s’accentuent sur des échelles de temps de plus en plus courtes.
Etats, régions et collectivités se dotent progressivement d’outils et de stratégies foncières pour limiter le gaspillage, la spéculation et la dévalorisation du foncier. La constitution de réserves d’intérêt général, la création d’établissements publics foncier, la réhabilitation d’espaces saturés, les programmes de compensation de la biodiversité apportent des réponses. Ces outils permettent de juguler notablement les phénomènes de périurbanisation et de mitage progressif des espaces naturels, au détriment principalement des terres agricoles, des forêts et du littoral. Sont-elles pour autant suffisantes et adaptées ?
Pour la Bretagne, quelques chiffres soulignent l’ampleur des défis :
– En 60 ans, le pourcentage des bretons en ville est passé de 33 % à 75 %.
– Durant cette période, la population paysanne est passée de 60 % à moins de 5 % de la population.
– Aujourd’hui, une terre agricole est 26 fois moins chère qu’une terre à lotir.
– d’ici 20 ans, la Bretagne doit accueillir 1 million de nouveaux habitants
Dans cette partie à la fois locale et globale, d’autres acteurs du territoire – tels que les notaires, les agriculteurs, les investisseurs, les syndics …, au cœur de ces mutations, ont un rôle primordial à jouer face à l’urgence des situations et à l’âpreté des compétitions.