Bretagne des villes contre Bretagne des champs
Au-delà des couleurs politiques, s’il y avait un enseignement à tirer de ces élections départementales, c’est avant tout le décalage territorial qu’elles mettent en lumière. Car il est symptomatique de remarquer que la carte des cantons offre, en partie, une lecture assez inédite du visage de la Bretagne. Une opposition entre la Bretagne des villes et la Bretagne des champs, qui n’a sans doute jamais été aussi marquée qu’aujourd’hui.
Certes, quelques nuances méritent d’être apportées. La large zone de Tréguier à Carhaix, remontant jusque Morlaix est restée à gauche. L’ex « campagne rouge » n’a pas dérogé à sa tradition en gardant sa préférence pour une gauche qui y était d’ailleurs, bien souvent, plus unie qu’ailleurs. Mais même dans cette zone, on a vu apparaître pour la première fois des triangulaires avec le FN, en particulier à Callac, une situation nouvelle qui pourrait être appelée à se répéter à l’avenir.
Sur le reste du territoire, il est curieux de remarquer que les bons scores de la gauche, et en particulier du Parti Socialiste, se concentrent dans les principales villes de la région, quand les campagnes bretonnes, à quelques nuances près donc, ont largement voté en faveur de l’union de la droite. Et dans une moindre mesure, mais loin d’être négligeable, du Front National, qui y a fait une percée remarquée et confirmée depuis les scrutins de 2014, en particulier les régionales. (suite…)