Lilo : financer (un peu) la Bretagne en faisant des recherches sur Internet

Lilo : financer (un peu) la Bretagne en faisant des recherches sur Internet

Avec 92,4 % du marché, le moteur de recherche Google est pour le moins en situation de monopole en France.  Or, avec des résultats comparables, d’autres moteurs de recherche existent. Ils sont éthiques, écologiques, solidaires et fleurissent en proposent des alternatives fiables. Ils permettent, en faisant des recherches identiques, de sponsoriser quelque peu et à différentes échelles (internationale, nationale, régionale, locale) des actions semblant utiles.

Parmi ces moteurs, on portera ici la focale sur Lilo. Grâce aux recherches des internautes, ce moteur de recherche solidaire a, depuis 2015, reversé 3 110 763 Euros  à des associations internationales, nationales, régionales, locales, parfois aussi à des personnes souffrant par exemple de maladie rare. Le moteur est donc une caisse de solidarité. C’est un des seuls où l’on peut choisir d’attribuer des gouttes d’eau pour soutenir des projets d’associations présentes en Bretagne ou non. D’une part, le moteur s’engage à ne pas utiliser les données de recherche, est donc plus confidentiel (« Lilo ne collecte ni ne revend vos données personnelles »). D’autre part, son mérite est d’être très simple de téléchargement et d’usage, et d’avoir aussi « ses moteurs de recherche hébergés en France ». Chaque recherche effectuée correspond à une goutte d’eau représentant quelques micro-centimes. Mais le crachin breton fait parfois des rivières.

Ainsi, en 2020, au moins 61 000 Euros ont été par ce principe récoltés pour des associations bretonnes ou présentes en Bretagne. Le bilan effectué ci-dessous n’est pas exhaustif, d’autant que des associations n’évoquent pas le lieu ou l’échelle géographique de leurs actions. Que d’autres (la SPA, le Secours populaire par exemple, la Fondation Abbé Pierre, Terres de Liens qui a déjà récolté 53 145 Euros, la revue Reporterre avec 32756 Euros, le mouvement des AMAP, Emmaüs, Surfrider avec 10324 Euros, etc.) agissent bien sûr en Bretagne. Il permet toutefois d’avoir des exemples de financements effectués au 22 octobre 2020.

LPO Loire-Atlantique : 477 Euros Diwan Savenay : 506 Euros
Breizhicoop (supermarché coop. à Rennes) : 751 Euros Rescue Bretagne  (protéger la faune et la flore locale, stérilisation chats errants et mise en place d’espaces protégés) : 309 Euros
Galléco (monnaie locale Ille-et-Vilaine) : 2511 Euros- Vigil’Oust. Préservation environnemental pour les communes concernées par le permis d’exploitation des recherches minières en Bretagne : 156 Euros
Diwan Savenay : 506 Euros 1 toit, 2 générations Côtes d’Armor : 185 Euros
Utopia 56 : association morbihannaise de 2015 pour les réfugiés de Calais, Paris… : 10195 Euros P’tits Korrigans (protection animale en Bretagne) : 1750 Euros
La CPIE. Maison de la nature à Belle-île-en-mer : 63 Euros SPA de Vannes  98 Euros
Des idées plein la Terre (éducation environnement pays de Saint-Malo) : 611 Euros Les p’tits doudous (améliorer la vie des enfants avant d’être opérés, Rennes) : 365 Euros
SPA de Pontivy et de sa région : 58 Euros Le Buzuk, la monnaie locale qui recrée du lien (Trégor) : 200 Euros
La Bidouillerie (Rennes). Organisation de colonie de vacances écocitoyenne : 7773 Euros ABCD pour tous (Ille-et-Vilaine). Aide aux enfants défavorisés nord Thaïlande : 12898 Euros
Regards de mômes (Bécherel). Agitateur de culture en milieu rural : 4574 Euros Village Saint-Joseph (Plounévez-Quintin). Accueil d’hommes et de femmes en difficulté : 11749 Euros
Eau et Rivières de Bretagne : 5238 Euros Bretagne Vivante : 1435 Euros

Bretagne Prospective, 22 octobre 2020. Source Lilo.org/les projets

Ces sommes très variables (Utopia 56 est à plus de 10 000 Euros récoltés) dépendent d’une part de la notoriété des associations. Mais aussi de l’ancienneté de leur inscription. Par exemple Bretagne Vivante vient seulement d’être, il y a quelques mois, référencée sur le site. Mais les recherches d’internautes lui apportent 10 ou 20 Euros par jour et elle est en est déjà à 1435 Euros récoltés. C’est toujours ça de pris. Le potentiel de ces nouveaux moteurs de recherche n’est donc pas négligeable. Un levier restant aussi l’information puisque ces « nouveaux moteurs éthiques et gratuits », pour lequel Lilo est en tête, ne regroupent que 7,6 % des usagers. Même modestement, nos recherches sont des ressources. Ont une valeur parfois exploitée de façon marchande (profilage du « consommateur », revente des données, etc.). Il existe aujourd’hui plusieurs solutions pour limiter ce souci en contribuant à telle ou telle initiative.

J.O. Bretagne Prospective

Le site lilo

Quatre collectivités bretonnes lâchent Google pour Qwant

Quatre collectivités bretonnes lâchent Google pour Qwant

Eric Léandri est à la tête de Qwant. Ce moteur de recherche français, qu’il a lancé en 2013, est présenté comme l’anti-Google, respectueux de la vie privé, sans traçage, neutre dans l’affichage des résultats. Neuf régions françaises l’ont déjà adopté. Demain, jeudi 23 mai, la Bretagne, le Département d’Ille-et-Vilaine, Rennes Métropole et la Ville de Rennes vont l’installer par défaut sur toutes les postes de leurs administrations.

Vous allez installer votre moteur de recherche Qwant sur tous les ordinateurs de quatre collectivités : la Région Bretagne, le Département d’Ille-et-Vilaine, Rennes Métropole et la Ville de Rennes.

Oui, c’est génial. On vient signer une charte de partenariat avec ces collectivités, demain, jeudi 23 mai, à Rennes. Elles installeront Qwant (par défaut sur les PC de leurs administrations et de leurs services au public, N.D.L.R.) au fur et à mesure. Rennes peut aller très vite (les 83 écoles publiques et les 3 000 agents municipaux utilisent déjà Qwant, N.D.L.R.). Le Département et la Région suivront. C’est un processus qui s’enclenche et ira au bout. J’ai beaucoup de plaisir à voir notre moteur de recherche en Bretagne. Qwant est utilisable dans plus de 29 langues, dont les langues régionales, le Corse, le Breton, le Basque, le Gaélique, le Catalan, l’Écossais…

L’intégralité de l’article

Article de Yann-Armel Huet publié sur ouest-france.fr