Pour ou contre le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne ?

Pour ou contre le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne ?

Le week-end dernier, François de Rugy a relancé sur Twitter le débat sur le retour de la Loire-Atlantique en région Bretagne. Le député nantais (LREM) François de Rugy y répond à une question d’un internaute sur la réunification de la Loire-Atlantique avec la région Bretagne : « Le plus tôt sera le mieux », lâche celui qui est aujourd’hui le président de l’Assemblée nationale.

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Article publié sur le site de Presse Océan

Langue bretonne. Une nouvelle asso pour porter la voix des enseignants

Langue bretonne. Une nouvelle asso pour porter la voix des enseignants

Kelennomp ! (Enseignons !) C’est le nom de l’association née ce samedi 26 mai à Quimper (Finistère). Son but : rassembler tous les enseignants de breton et en langue bretonne. Quel que soit le niveau, quelle que soit la filière (publique, privée, associative). Selon ses cofondateurs, le tableau est sombre. Il est urgent d’agir.

En 2000, 1,1 % d’enfants bénéficiaient d’un enseignement du breton en Bretagne. Aujourd’hui, le pourcentage atteint un petit 3 %.

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Article de Nelly Cloarec publié dans Ouest-France

Guingamp : la mort programmée d’un pays ?

Guingamp : la mort programmée d’un pays ?

Deux éléments font que la fermeture de la maternité de Guingamp est inacceptable, ou alors suicidaire.

Le premier est qu’il est difficile de trouver en Bretagne un pays aussi bien individualisé. En effet, la ville se localise dans une situation rare en Bretagne, un peu dans les terres, et s’intitule logiquement carrefour de l’armor et de l’argoat. Si la commune de Guingamp ne compte que 8 008 habitants, elle est au centre d’un pays nettement identifié qui regroupe 64 communes et 72 000 habitants. Il s’agit donc d’une centralité que les géographes qualifient de secondaire… mais qui joue un rôle primordial en créant un pôle intermédiaire entre les villes littorales (ici Lannion, Paimpol) et l’arrière-pays (il faut trois quarts d’heure pour rejoindre Carhaix, 55 minutes pour rejoindre Loudéac). Situé exactement à mi-chemin entre Saint-Brieuc et Morlaix, le pays de Guingamp est donc incontournable et cette ville assure une centralité effective et indispensable pour des dizaines de milliers de personnes. Y fermer la maternité reviendrait alors très directement à désertifier ce territoire, à créer une augmentation éventuelle des risques en cas d’urgence, même si, sur ce sujet, rien n’est simple car trop peu de services peuvent aussi augmenter les problèmes ; à dire surtout  que ce pays est sans avenir.

Car le second point touche surtout à la dimension symbolique. Ceux qui disent que la maternité doit fermer pour des raisons financières (et être remplacée par un pôle « périnatal ») ont-ils réfléchi à la portée économique de cette décision ? Au-delà des seules considérations de services, il ne serait donc plus possible de naître à Guingamp, plus personne ne se dirait « de » Guingamp. Or, on sait aujourd’hui que le sentiment d’appartenance et la volonté de vivre et travailler au pays sont parfois, pour quelques décideurs, un élément fondamental aidant au lancement de projets territorialisés. Les décideurs ont-ils une seconde réfléchi à la portée exacte de leurs décisions ? Si l’on voulait tuer la vie économique de Guingamp, on ne s’y prendrait pas mieux. Le pays gardera ses cimetières et ses services de gériatrie. A l’inverse, ce sera un réel bassin de vie… où l’on ne pourra plus naître. Les retombées économiques de cette mesure risquent d’être colossales, déterminantes, de freiner directement l’implantation de jeunes ménages, d’avoir un effet cumulé sur bien d’autres services et un impact négatif qui dépassent de très loin les seules difficultés financières ou comptables qui président à cette décision. C’est un enjeu global d’image. Avec d’autres, comme à Carhaix, de dire non à cette fermeture qui est tout sauf anecdotique. Elle s’opérerait en contradiction flagrante avec un pays qui, sur plusieurs aspects (que ce soit aux plans économique, sportif ou culturel), sait au contraire se souder. Malgré toutes les difficultés, il n’est pas possible de fermer un tel symbole pour tous ceux qui, comme nous, sont convaincus que l’équilibre territorial est la chance essentielle pour l’avenir de la Bretagne.

Jean Ollivro

 

Qui a peur du nom Bretagne ?

Bretagne Prospective a depuis longtemps évoqué les enjeux de dénomination des territoires. Evoquer un introuvable « Grand » ( ?) Est ou l’Alsace n’est pas identique. Si à l’échelle européenne, on évoque un quelconque sud ou ouest, chacun le positionnera différemment selon sa propre localisation. Où par exemple un suédois peut-il positionner le Sud, étant donné qu’il y en a partout puisque c’est par définition un repère relatif, une orientation. Un habitant de Bordeaux verra tour à tour l’ouest à Arcachon ou au Chili, selon ce qu’il cherche ou ses représentations. En Bretagne, on a maintes fois souligné que le mot Bretagne est repérable quand le terme Ouest est tour à tour mythique (la course du soleil, l’ouest américain) et vide de sens (chaque point d’un territoire, quel qu’il soit, est à l’ouest de l’autre). Mythe, vide ou bide ? Trois nouveaux exemples sont intéressants.

La Région de la Bretagne administrée a financé sur un ton un peu décalé une campagne « Passez à l’ouest ». Ici, on nous dit qu’on joue précisément sur l’humour. En somme, il s’agit de faire saliver les gens sur un mot devenu exotique et parfois repris par certains pour évoquer la marginalité (celui-là est « complètement » à l’ouest). Pourquoi pas. Toutefois, cela nous semble contre-productif pour deux raisons. Le premier est que de multiples scientifiques nous ont depuis longtemps démontré l’importance des centralités (économiques, sociales, de représentation). « Le centre, c’est là où les choses se passent » nous dit le géographe A. Reynaud. Dans de nombreux ouvrages écrits sur la mondialisation, de multiples auteurs (Dollfus, Veltz, Brunet, Lévy, Durand, Rétaillé…) nous ont expliqué l’importance clé de se mettre au milieu des autres, d’être un espace perçu comme incontournable, effectivement « là où les choses se passent ». En choisissant d’elle-même la promotion « Passez à l’ouest », la Région Bretagne se tire une balle dans le pied. Elle affirme elle-même qu’elle doit être vue comme « l’ouest de Paris » avec les risques évidents de devenir un horizon touristique comme un autre. Les mots disent et il est pour le moins paradoxal qu’un pouvoir régional censé affirmer la Bretagne choisisse un terme relatif pour se désigner. La Bretagne n’est pas un point cardinal. C’est une terre de civilisation qui existe justement car elle n’est pas encore diluée dans ce « grand ouest mou » que dénonce aussi Jean-Yves Le Drian. On répète que les premières fois où les mots « ouest » ont été choisis, c’était pour les régions militaires ou pour les chemins de fer, avec sans aller jusqu’à parler de colonie (l’A.O.F) des mots qui ont une signification et sont souvent sans limites ou frontières précises puisque leur objet est précisément de les effacer. Pour exister, la Bretagne n’a eu de cesse de se démarquer du grand ouest et en communication ce mot vaut cher, comme l’atteste l’attractivité d’une région qui se démarque car elle a un nom fiable, une histoire noble et respectable que l’on ne peut tourner en dérision, une notoriété. Les touristes eux-mêmes disent fièrement qu’ils sont allés en Bretagne. Et voilà que notre pauvre région leur dit qu’ils vont « passer à l’ouest ». A pleurer.

Le second exemple est plus récent et concerne la mise en place d’une nouvelle plate-forme de covoiturage intitulée GoOuest. Comme la péninsule dispose de mobilités singulières, les promoteurs du projet ont à tort ou à raison décidé de créer un outil de mobilité plus écologique à l’échelle de la péninsule et l’on peut les en féliciter. On a donc la Bretagne administrée et les instances de Saint-Nazaire et de Nantes qui participent naturellement au projet. Toutefois, on nous dit dans le texte explicatif qu’il s’agit de favoriser les… « mobilités du grand ouest » et l’on choisit donc une nouvelle fois un « GoOuest » en apparence moderne. En apparence seulement.

D’une part, sa géographie n’est pas réellement sur un « Grand » Ouest dont on a trouvé une douzaine de découpages différents. Sa géographie est bel et bien exclusivement sur une péninsule que beaucoup appellent Bretagne ; et l’on constate d’ailleurs que les autres départements des Pays de Loire en sont évincés.

D’autre part, on peut douter de la pertinence d’un nom avec des gens qui, par définition, sont au centre de leur propre espace et l’on entend très rarement les habitants de la péninsule dire qu’ils habitent un ouest. Un habitant vit chez lui et, s’il n’est évidemment pas au centre du monde, il a au moins le mérite d’être au centre de lui-même. Le mot Ouest n’a pas d’adresse, n’est pas adroit. Un peu de sérieux exige des mots localisés, y compris avec les outils numériques pour se repérer et surtout apparaître.

Dans le détail, on pourra aussi remarquer que si les Nantais voulant aller à Brest ont peut-être besoin d’un GoOuest, ils auront plutôt besoin d’un GoEst pour le retour. La question est donc la cible de ses appellations hors-sol et surtout le message qu’elles font passer. Sur le fond, alors qu’il s’agit certainement d’un outil utile pour la péninsule, on s’affiche telle une périphérie. Ici, c’est même l’ouest « de rien » puisque, nulle part, n’est évoquée une référence à ce qui pourrait être un centre. En somme, des entreprises choisissent aujourd’hui des périmètres de diffusion et c’est leur choix (Ouest-France par exemple se définit par rapport à une géographie et définit son périmètre de diffusion sur une douzaine de départements). C’est cohérent, d’autant que le mot France permet la localisation. A l’inverse, l’ouest sans aucune référence, sans précision relative, ou pire comme affirmation d’une périphéricité sous-jacente est tout simplement un problème. Tout particulièrement lorsque cela vient d’une région censée s’appeler… Bretagne.

Le troisième exemple, un peu différent, est la récente appellation touristique créée par Nantes, Rennes, Saint-Nazaire et Saint-Malo « jusqu’au Mont Saint-Michel ». Le constat, réalisé par le directeur général du Voyage à Nantes » est très clair : « la Bretagne se voit de loin ». A une époque où le tourisme connaît un envol inouï (250 millions de touristes dans le monde en 1980 et… 1,6 milliard aujourd’hui), l’ambition est de créer un « marketing territorial solide » fondé sur une appellation claire. Comme chacun constate que l’identité et la culture bretonne sont une chance, on se réfère sur l’affiche à l’histoire bretonne avec une danseuse du cercle celtique du Croisty portant une coiffe et habillée en costume traditionnel. Tout le monde se dit alors que le mot Bretagne va apparaître puisque « l’ouest chinois » est peut-être proche de la Sibérie.

Et bien non. Le titre choisi est « Traversée moderne d’un vieux pays » (sic). On imagine la réaction du Chinois ou du Japonais qui ne va évidemment strictement rien comprendre à ce qu’on lui raconte. On est aujourd’hui dans la situation suivante. Comment pomper au maximum l’identité et les valeurs incontournables de la Bretagne… sans en aucun cas en prononcer, en citer, en donner le nom, « BRETAGNE »… Cela serait sacrilège et contrarierait tous les dogmes républicains, portés, transfugés, inoculés… encore et encore… par nos politiques, gravement intoxiqués au jacobinisme, au centralisme et à la France universelle… etc. Ouest et charabia ? Il y aurait de quoi en faire une thèse. Comment profiter de la Bretagne sans jamais prononcer son nom ?

 

 

De l’épi jusqu’au demi, la Bretagne pétille

De l’épi jusqu’au demi, la Bretagne pétille

Les microbrasseries font florès en Bretagne. Elles seraient plus de 100 à produire une bière locale et premium qui connaît un réel engouement. Effet de mode ou mouvement de fond ? Le concours du 26 mai prochain lors des Terralies à Saint-Brieuc permettra de juger de spécialités dopées par une consommation en hausse, plus de 3 % par an. Restent un processus et des acteurs, depuis l’épi d’orge brassicole jusqu’au demi en passant par la malterie, tour d’horizon.

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Article de Claire le Clève paru sur terra.bzh