Le sport, un gisement non délocalisable

Article publié dans Ouest-France du 5 mars 2015

Une première. Les services de la Région publient une synthèse chiffrée de l’économie du sport en Bretagne. Un secteur qui réalise un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros et emploie près de 30 000 personnes.

Bon pour la santé

Le rôle social du sport, son impact positif sur la santé, ses valeurs éducatives ne sont plus à démontrer, rappellent Daniel Gilles, vice-président du conseil régional en charge des sports, Jacqueline Palin, présidente du Comité régional olympique et Jean Kerhoas, membre du Conseil des sports en Bretagne. Mais, ont-ils aussi constaté, « sa dimension économique, sa capacité à créer de l’emploi de qualité et non délocalisable sont moins connues ou reconnues. » De fait, jusqu’à présent, aucun indicateur ne chiffrait le poids économique de ce secteur. L’Observatoire du sport en Bretagne et le CRESLB (Centre de ressources et d’expertise du sport et des loisirs en Bretagne) s’y sont attelés. Le Conseil du sport vient de publier, à 2 000 exemplaires « Sport Bretagne », un document de synthèse de vingt pages réalisé à partir de données fournies par les collectivités publiques d’une part, les clubs, ligues et comités régionaux d’autre part. Certaines fédérations auraient été plus réticentes que d’autres à fournir leurs chiffres… (suite…)

L’unité bretonne : que faire ?

Les Bretons ont naturellement été pour le moins dépités, sinon écœurés, par les choix d’un appareil qui a refusé de reconnaître la réalité bretonne. Certains se sont peut-être découragés. La blessure et certaines trahisons d’hommes politiques, qui pourtant s’étaient exprimés très clairement et fermement en faveur de la réunification, seront-t-elles oubliées ?

Cela dit, la Bretagne conserve son nom et n’a pas été non plus démembrée ou noyée dans un magma informe. De même, avec quelques manifestants mais une réelle volonté politique (il a suffi de quelques élus motivés), la Normandie a réussi à se faire reconnaître et c’est tant mieux. L’enjeu de la réunification ne nous semble pas perdu et ce pour plusieurs raisons. Cet enjeu est même sans doute plus important que jamais. (suite…)

Rennes, cette grenouille qui se prend pour un boeuf

Qui ne connaît pas la fable de la grenouille et du bœuf ? Une fable qui visait avant tout à faire comprendre que chacun devrait accepter à la place qui était la sienne bien entendu, une manière de considérer que l’ascension sociale est une chimère. Mais elle peut avoir une autre grille de lecture, en considérant qu’à vouloir se développer trop vite, on oublie parfois ce que l’on est et surtout d’où l’on vient au risque de ne pas pouvoir tenir.

La grenouille, cela pourrait être la ville de Rennes. Pardon, Rennes Métropole, puisque dorénavant la capitale bretonne a statut de métropole, tout comme Nantes et Brest. Une belle promotion pour cette petite ville qui se rêve place forte européenne. Cela peut choquer mais oui, Rennes est bien une petite ville, à la dimension du continent. Avec ses 206.000 habitants intramuros, elle peut difficilement boxer dans la même catégorie que Munich, Manchester, Valence ou Naples, pour ne même pas parler de la catégorie encore au-dessus. Mais elle y aspire.
En soi, il est difficile de reprocher à des élus d’avoir de l’ambition pour leur territoire. C’est cette ambition qui a fait de Rennes la plus petite ville au monde à posséder son métro, comme le rappelait fort justement Michel Urvoy dans un éditorial chez nos confrères de Ouest-France. Un métro qui a joué un rôle dans le développement récent de la ville en terme démographique et par la même occasion dans son expansion économique.
Rennes attire, c’est certain, la ville est dynamique, agréable, la vie culturelle y est plutôt riche, même si elle a été depuis largement dépassée par ce qui se passe à Nantes, elle reste à taille humaine et propose une variété d’emplois, en particulier des emplois qualifiés, qui manquent bien souvent si cruellement en Bretagne, ce qui pousse nombre de diplômés à quitter la région. (suite…)

La fausse promesse économique des métropoles

« Il faut arrêter de bâtir des politiques sur des intuitions économiques qui semblent aller de soi mais qui ne sont jamais démontrées. » En démontant les thèses de Laurent Davezies sur la surproductivité de l’Ile-de-France ou des métropoles, Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti mettent les politiques en garde : la promesse économique liée à la création des métropoles n’est pas avérée, il peut même y avoir des ratés majeurs.

Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti n’ont rien contre Laurent Davezies. L’économiste de Poitiers et le sociologue de Toulouse reconnaissent à l’économiste de Paris qu’il est « LA » référence de l’économie territoriale et le théoricien de la métropolisation de l’économie qui inspire énormément le législateur, avec des intuitions passionnantes.

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La Bretagne, un horizon démocratique… : un brillant manuel pour les régionalistes bretons

livre Daniel Cueff[Langouët] —Le livre de Daniel Cueff, présenté ici, est paru depuis plusieurs mois et c’est un ouvrage qui restera comme une référence, même pour ses contradicteurs, car il marque une étape rare de l’évolution politique de la Bretagne, celle de la formulation précise d’un régionalisme mature qui n’a jamais fait l’objet d’une réflexion politique cohérente.

Les nationalistes bretons, opposés au principe du régionalisme, se récrieront, mais ils n’ont jamais rien prouvé de ce côté-là, leurs rares théoriciens étant souvent proches du néo-thomiste très droitier, Jacques Maritain, alors que l’auteur se réclame d’une pensée personnaliste.
L’existence de ce livre dévalue singulièrement les maigres pensées produites par le mouvement politique breton, porté à l’anti-intellectualisme, qui est trop souvent dans la critique de l’État et de ses politiques conjoncturelles, donc, le contraire d’une vision politique.
Ce n’est pas un hasard que Daniel Cueff ait forgé son expérience politique à distance, et du Parti socialiste, et de l’Union démocratique bretonne. L’écologiste revendiqué (il fait partie du groupe Bretagne Écologie au Conseil régional de Bretagne) est aussi très sceptique sur la dérive extrémiste d’une fraction d’Europe Écologie-les Verts. (suite…)

Nouvelle carte des régions : la Bretagne restera seule au grand dam des patrons

La Bretagne restera composée de quatre départements. Les partisans de la Bretagne historique n’ont pas réussi à la marier avec la Loire-Atlantique. Les dirigeants d’entreprise sont déçus.

Depuis des lustres, les partisans de la Bretagne historique souhaitent qu’elle puisse retrouver sa géographie initiale à cinq départements en y intégrant la Loire-Atlantique. Nantes, la Cité des Ducs de Bretagne, avait été séparée de sa région d’origine sur décision du gouvernement de Vichy. Le Parlement n’a pas suivi les lobbyistes, la Bretagne restera à quatre départements. Les deux régions Bretagne et Pays de la Loire ne devraient cependant pas se tourner le dos, bien au contraire car elles ont depuis longtemps l’habitude de travailler sur des sujets économiques communs.

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